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 Emile PARCHEMIN

 

Installation de panneaux sur le territoire

Le deuxième programme d’intervention artistique sur le territoire du Lot-et-Garonne a été réalisé avec l’artiste, Emile Parchemin. Ce projet a fait l’objet d’une convention associant l’ODAC, Pollen et l’artiste.
Il prend la forme de murs peints situés en quelques points stratégiques du Lot-et-Garonne, déterminés par l’artiste et validés en concertation avec les collectivités locales concernées
(Monflanquin, Monsempron-Libos, Villeneuve-Sur-Lot).

Emplacement des panneaux :
– Monflanquin » penser juste, juste penser »
Tour de ville – Entrée du village
– Monsempron-Libos « L’art content pour rien »
Halles – Centre ville
– Villeneuve-Sur-Lot « On est félin pour l’autre »
Mur du Centre Culturel – Pont des bastérou

Je ne voulais pas d’un produit fini que l’on pourrait placer ou installer n’importe où dans un lieu d’exposition. Dans le cadre de ce travail sur le Lot-et-Garonne, j’ai voulu travailler sur le « déplacement » dans cet espace de 5358 kilomètres carrés, avec l’idée de laisser une sorte de trace. Il en est sorti naturellement ce projet à partir de murs peints inscrits dans le paysage.
Un des aspects de mon travail est de détournement, la manipulation, de publicités anciennes, auxquelles j’intègre un nouveau slogan qui peut être politique, engagé ou qui peut avoir un double sens. Je travaille sur ce dernier thème depuis des années et j’ai également basé mon projet pour la commande artistique départementale, là-dessus dans l’optique de laisser en place un message qui serait lu – et relu – au fur et à mesure des trajets et déplacements des gens.

Ces slogans –messages placés sur des points « stratégiques », doivent interpeller le public. Ils jouent sur le rapprochement que l’on peut faire avec les anciennes images publicitaires qu’on voit encore parfois habituellement sur les murs des bords de route comme Dubonnet ou Byrrh.
Il s’agit d’une sorte détournement d’outil de communication, qui invite à s’interroger sur un « décalage » : il y a toujours une « publicité » mais le message n’est plus commercial mais « universel »… Au lieu de simplement vanter un produit pour le vendre, on invite à une réflexion par le même moyen de communication mais en le détournant. Le message relié à l’art, à la « gratuité de l’acte artistique » utilise un support ordinairement dévolu à la promotion et au mercantilisme : les panneaux d’affichage, les publicités sont omniprésents et essentiellement voués à une activité commerciale. L’art est un formidable moyen de questionner les gens sur le monde dans lequel nous évoluons, mais on limite sa présentation à des espaces éloignés de la réalité des gens. Ce projet répond au problème de l’accès de l’art au plus grand nombre : par ce biais on sort l’art du contexte des lieux d’exposition, il est rendu visible à tous. On amène l’art à l’extérieur, on le place à portée d’yeux… On lui fait prendre le bon air de la campagne !

Emile PARCHEMIN

Edition réalisée dans le cadre de la résidence à Pollen – Epuisée –
Plaquette 4 pages – 21 x 29,5 cm
3 photographies